Le sujet des gros mots, le fléau de tous les parents en devenir de nos jours. Elle n’y avait même pas pensé. Pourtant, Artemisia est quelqu’un qui aimait par moment jurer pour n’importe quoi, se plaindre du monde, se plaindre que son pantalon commence à être vraiment trop petit, même chose pour ses hauts. Le temps passait vite, beaucoup trop à son goût. Elle avait envie de revenir en arrière, pour que tout cela se passe mieux depuis le tout début. « Si c’est vraiment comme ça, il faudra mettre en place une boîte à gros mots. Cinq dollars le gros mot, c’est bon ? » Artemisia était plutôt familière avec ce système, puisque quand elle était plus jeune, ses parents qu’elle aimait tant avaient remplis plusieurs boîtes grâce à elle. Sauf que pour elle, c’était dix livres le gros, avec un supplément si elle refusait de donner une partie de son argent de poche. D’ailleurs, la jeune femme n’avait jamais eu l’idée de récupérer cet argent puisque techniquement, il lui appartenait. Enfin, quoi que maintenant, avec son salaire d’actrice, l’argent qu’ils avaient gardé soigneusement pendant toutes ses années (et probablement dépensé dans des objets inutiles à l’effigie de la reine, du prince Charles, ect… toute la famille royale) n’était presque rien. « Il faudra que tu arrêtes de ronfler aussi » dit-elle en essayant d’étouffer un petit rire en faisant semblant de tousser. Ils avaient eu l’occasion de partager un lit ensemble à deux occasions, la première fois quand Artemisia avait débarqué chez lui complètement sous l’emprise de l’alcool dans la nuit et la seconde pour concevoir ces jumeaux. Elle aimait toujours autant le taquiner, mais là c’était différent, c’est beaucoup plus gentil et un peu moins dans le but de le mettre en colère.

Artemisia se sentit soulagée au moment au Colby revint vers elle pour l’enlacer, sans avoir ouvert son précieux tiroir. Peut-être devrait-elle penser à mettre une serrure dessus ou bien le condamné simplement ? Encore faut-il que Colby ne trouve pas la clé, car il commençait à bien la connaitre, il savait où elle avait l’habitude de cacher sa drogue. C’était toujours la même cachette pour être sûre de retrouver ce qu’elle cherchait. Son entourage lui répétait souvent, qu’un jour, elle finirait par oublier sa tête pour sortir. Ce qui est plutôt cocasse quand on sait la chance que les Boleyn ont avec la leur. A présent, Artemisia était totalement détendue, même si elle avait toujours en tête leurs disputes passées. Qui sait, si elle va y arriver un jour ? Tout ce qu’elle espère est qu’à ces mauvais souvenirs, vont s’ajouter de bons avec leur famille à venir. Étrangement, elle n’avait pas envie que ses enfants aient la même vie qu’elle. C’était décidé, que malgré leurs différences du point de vue caractériel, ils auraient des parents qui feront tous les efforts possibles pour s’entendre un minimum. « Et dire que je vais devenir énorme, ça se trouve dans peu de temps, j’arriverais même plus à voir mes pieds quand je serais debout » Le seul point positif qu’elle avait trouvé, pour l’instant, est le fait que sa poitrine avait l’air plus grosse ces derniers temps. Quand ses amies se plaignent de ne pas en avoir assez et envisagent de se faire opérer pour y remédier, Artemisia pour se vanter que chez elle tout est naturel. Pas besoin de chirurgie esthétique.

Après avoir reçu un baiser sur le front, Artemisia se frotta les yeux. Elle était fatiguée, elle lui avait déjà répété. Et puis, il l’avait déjà remarqué au vue de la tenue qu’elle portait. « Franchement… je faisais rien de particulier » Il y avait également quelque chose d’autre, Artemisia souhaitait qu’il reste mais s’ils ne faisaient rien de particulier. Elle avait envie de lui à ses côtés. « Reste, s’il-te-plait » dit-elle en le suppliant du regard.